Bon nombre d’amateurs de foot vintage se souviennent du club de Trincamp et son maillot Chaillotine. Un lieu fictif devenu culte au cinéma grâce au film "Coup de tête", devenu boutique vintage dans le centre-ville de Saint-Étienne, dédiée à la riche histoire des Verts. 

Par Théo Juvenet, à Saint-Étienne 

“Allez Trincamp, Trincamp, Trincamp, but but but !” Les paroles simplettes de cette bande originale du regretté Pierre Bachelet continuent de résonner dans les esprits de ceux qui passent le pas de la porte de la boutique Trincamp. L’histoire voudrait qu’elle soit à Auxerre, non loin de l’Abbé-Deschamps, là où les scènes du film Coup de Tête (1979) ont été tournées. C’est finalement dans une autre ville de football, à Saint-Étienne, que Trincamp a élu domicile. Sortie de l’esprit de Dorian Beaune, brocanteur assidu du dimanche, cette idée de boutique éponyme, pépinière de pièces vintage, s’est concrétisée en 2021 puis développée en mai dernier avec des locaux tout neufs dans la très passante rue des Martyrs.

Du cinéma à la réalité, la fabuleuse histoire de la boutique Trincamp

Tous fous des nineties

S’il a, pour le clin d’œil, réédité une version du maillot bleu sponsorisé Chaillotine, la passion première de Dorian reste avant tout les Verts. Son shop, qu’il définit lui-même comme une “brocante”, est une véritable forêt verte d’anciens maillots de l’”ASS”, de la tunique “KB Jardin” au third rayé vert et blanc Konica Minolta, en passant par le Dreamcast avec lequel Alex Dias célébrait ses buts en mimant la panthère. Mais le maillot fétiche de Dorian Beaune se trouve au rayon des nineties. “Le Lotto de 1997-98, il est moins connu que celui avec le lacet. Sinon, j’ai une énorme passion pour tous les maillots blancs de l’ASSE, parce qu’ils sont très rares. Mais là, c’est plus le collectionneur qui parle (rires.)”

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Des goûts qui coïncident avec ceux de la clientèle de Trincamp, particulièrement friande de pièces de cette décennie. “Ce n’étaient pas les plus belles années de l’ASSE, donc à l’époque ces maillots n’ont pas fait partie de ceux qui se sont le plus vendus en boutique. Mais aujourd’hui ce sont les plus recherchés, et les plus chers”, poursuit notre chineur fou entre deux conseils clientèle. Un engouement qui selon la boutique reste stable depuis les débuts de Trincamp il y a quatre ans, et ce malgré les deux descentes en Ligue 2 de l’ASSE. “La ferveur ici remonte forcément avec les bons résultats, mais elle est dans l’ensemble toujours stable. Le vintage amène ce côté intéressant : quand ça va mal on a tendance à se tourner vers le passé, ça rappelle des bons souvenirs et donc les gens continuent de venir en boutique.” Et comme un symbole, le premier de tout ce beau monde n’est pas n’importe qui à Saint-Étienne. “Mon premier client ? c’était Jérémie Janot ! Il était venu à ma toute première boutique éphémère” rembobine Beaune, la banane jusqu’aux oreilles.

Du cinéma à la réalité, la fabuleuse histoire de la boutique Trincamp

Têtières et puits Couriot

Au-delà des anciennes liquettes, des maillots portés (il ne reste bizarrement que celui de Jordan Veretout en rayon…) et de sa collection lifestyle, Trincamp se définit également comme un magasin de souvenirs via des accessoires en tout genre, résultat de ces fameux dimanches à arpenter les brocantes de la Loire. On trouve quelques objets insolites avec des têtières de bus brodées Franck Tabanou, Mevlut Erding ou Nolan Roux, drapeaux, fanions, posters, revues… “On souhaite mettre en avant la culture stéphanoise en général, son héritage industriel et commercial”. Récemment, la marque a participé à une collection de maillots vintage pour les 100 ans du club local de L’Etrat La Tour, dont les installations sont mitoyennes avec le centre d’entraînement de l’ASSE.

Mon premier client, c’était Jérémie Janot !

Dorian Beaune

Une évidence pour son fondateur, dont les premières licences de foot étaient justement tamponées du club Bleu et Jaune. Un ancrage dans le territoire que l’on peut retrouver sur un pull en laine représentant le puits Couriot, symbole du passé minier de Saint-Étienne réhabilité depuis en musée de la Mine. Ou tout simplement sur ces trois petits sièges oranges à l’entrée du magasin, qui ne sont autres que ceux de l’ancien Geoffroy-Guichard (avant les rénovations pour l’Euro 2016). Une somme de petits morceaux de la grande histoire de l’AS Saint-Étienne, qui ne laisse indifférent aucun passionné de foot vintage et des Verts. En même temps, une têtière brodée Nolan Roux, ça a quand même de la gueule.

Du cinéma à la réalité, la fabuleuse histoire de la boutique Trincamp

Par Théo Juvenet, à Saint-Étienne 

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