Les crampons 100% féminins : une vraie révolution ?

Sortie pour l’Euro féminin 2025, la F50 Sparkfusion a une particularité : elle a été conçue exclusivement pour les joueuses. Cela peut paraître surprenant, mais en 2025, beaucoup de footballeuses ne jouent toujours pas avec des crampons adaptés à leur morphologie. La première paire 100% féminin n’est arrivée sur le marché qu’en 2016, avec le lancement des crampons ACE et X d’adidas, tandis que la première marque spécialisée dans les paires pour femmes, IDA Sports, date de 2020. Des avancées importantes. Pour autant, ces crampons dédiés peinent encore à se démocratiser.

Tout est dans le pied

Selon une étude menée par Adidas, plus de la moitié des joueuses ont déclaré avoir déjà éprouvé de l’inconfort en portant des chaussures unisexes. Et pour cause, le pied féminin est généralement plus fin au niveau du talon et plus large au niveau du médio-pied. Ces modèles novateurs devraient donc être dominant dans ce secteur mais ils ne sont pas adaptés pour tout le monde. « On a tous des pieds différents, tranche Kadidiatou Diani. Pour certaines, qui ont le pied plus large, ce genre de modèle ne leur va pas du tout et elles préfèrent rester sur la gamme masculine.»

Cela montre que l’on se soucie de tous ses athlètes, quel que soit le genre

Égérie de cette collection, l’attaquant de l’équipe de France ne peut plus s’en passer. Au-delà de la beauté du modèle, l’internationale française assure que contrairement aux crampons unisexes, elle a l’impression de ne rien porter, ce qui l’a grandement aidé dans son jeu et ses performances puisqu’elle se sent « mieux » dans ses crampons. Une petite révolution quand on sait qu’encore aujourd’hui, certaines joueuses, professionnelles comme amatrices, se chaussent dans les rayons enfants pour trouver leur bonheur.

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Bien plus qu’une simple paire

Outre l’aspect sportif, la sortie de crampons exclusivement développés pour des joueuses est tout sauf anodine dans un écosystème footballistique où les équipes féminines peinent encore à se faire une place. « Développer des produits spécifiques pour le football féminin représente une grande victoire pour les femmes », a déclaré l’Américaine Trinity Rodman (Spirit Washington) lors du lancement de la F50 Sparkfusion. De son côté, Diani est convaincue que les marques vont dans le bon sens : « Cela montre que l’on se soucie de tous ses athlètes, quel que soit le genre, assure la joueuse d’OL Lyonnes. J’ai vraiment senti avec cette paire que l’équipementier a fait en sorte que nous, les féminines, ça puisse nous convenir du mieux possible. Cela ne peut être que bénéfique pour nous et nos performances. »

Le prochain objectif ? Que ces initiatives se multiplient pour espérer qu’un jour les joueuses puissent enfin jouer avec un matériel adapté à leur anatomie.