Histoires de maillots
MANCHESTER UNITED Manchester United et la malédiction du numéro 7 !
L'histoire de la malédiction du numéro 7
Depuis le départ de Cristiano Ronaldo en 2009 pour le Real Madrid, la déchéance progressive du prestigieux numéro 7 a bizarrement écrit aussi la lose actuelle du club mancunien. Et le fiasco Mason Mount en est aujourd’hui la terrible preuve…
Raide. Au sens figuré : « fauché, sur la tangente ». Débile. Au sens propre : « qui manque de force physique ». Alors, allons-y pour les Raides Débiles ! Manchester United a encore entamé une saison galère Premier League et ne disputant même pas de coupes d’Europe…
Depuis son succès en Ligue Europa 2017, United était déjà devenu un club de Ligue Europa, plus performant en C3 (finale perdue l’an passé) qu’en C1 où la dernière place de sa poule en 2024 avait signifié son insignifiance. Les deux Cups en 2016 et 2024 ainsi que deux League Cups en 2017 et 2023 n’ont été que le paravent du désastre pour cet ex-géant mondial qui n’a plus été champion d’Angleterre depuis 2013. C’était la dernière saison de Sir Alex sur le banc et peut-être que son départ a acté un long déclin qui n’en finit plus. Aujourd’hui, Old Trafford est infesté de rats et fuit de partout quand la pluie s’abat sur Manchester… Mais la crise de management de l’après-Fergie (10 entraîneurs, en fixe ou intérimaires) et les recrutements calamiteux n’expliquent pas tout.

Essayons la numérologie, alors ! Plus qu’aucun autre club, Manchester United a sacralisé le numéro 7. Une sorte de mystique née avec l’immense George Best dans les années 60. À l’époque, le 7 correspond au poste d’ailier droit et par la suite, à MU, il correspondra à un attaquant ou à un milieu offensif. Bref ! À un joueur un peu hors norme, un peu créateur et un peu buteur, qui va de l’avant et fait se lever Old Trafford. Et la galerie des numéros 7 est somptueuse : après George Best, ce furent Bryan Robson, Eric Cantona et David Beckham qui endossèrent ce numéro, portant sur eux tout le poids de l’exigence et du prestige que Best lui avait conféré. À son arrivée à MU à l’été 2003, Cristiano Ronaldo s’était vu attribuer le 7 de façon quasi solennelle par Sir Alex. Bien vu ! Car le jeune Portugais de 18 ans en avait été progressivement boosté, sachant parfaitement la lignée de cracks qui l’avait précédé.

Devenu Roi du monde (avec Messi), Cristiano deviendra ensuite CR7, tout simplement, en accolant pour toujours à son talent stratosphérique (CR) de buteur la noblesse de MU (le 7). Même George Best ne s’y trompa pas. Après avoir adoubé notre Cantona national (« Je rendrais tout le champagne que j’ai bu pour jouer un match européen avec lui à Old Trafford »), Georgie en fit de même avec Ronaldo : « Pendant des années, j’en ai vu défiler, des « nouveaux George Best ». C’est la première fois que je prends ça pour un compliment ». Avec Canto, Beckham et Cristiano, têtes de gondole d’une Premier League qui règne désormais sans partage sur la planète foot, le Royaume de Mancunia s’est logiquement rêvé en Septième merveille du monde. Et puis Cristiano a quitté les Diables Rouges pour la Maison Blanche en 2009…

Au Real, après une première saison en numéro 9, Ronaldo a réintégré le 7 qui avait fait sa gloire à MU, emportant peut-être avec lui la mystique triomphante du numéro fétiche du club du Nord-Ouest de l’Angleterre. Car après Cristiano, peu à peu, la lignée des grands 7 de United s’est mystérieusement éteinte, dépréciée par des flops ou des déceptions : Owen, Valencia, Di Maria, Depay, Alexis Sanchez, Cavani (même si pas trop mal en 2020-21)… Les grands coachs Louis van Gaal, José Mourinho ou Ralf Rangnick n’ont pas su faire ré-émerger ce joueur au chiffre si charismatique dans le dos. Détail symptomatique, depuis le départ de Ronaldo en 2009, le 7 emblématique n’a pas été attribué à trois reprises : en 2013-2014 (première saison sans titre), en 2019-20 aussi après le prêt d’Alexis Sanchez à l’Inter en juillet 2019 et enfin, après le départ de CR7 en Arabie en décembre 2022, où personne n’a porté le 7 jusqu’à la fin de la saison. Car le « Crist » était revenu à MU à l’été 2021… Mais sans ranimer la flamme !

Malgré une saison correcte en 2021-22, à 35 ans, il n’a plus porté MU comme avant et à son départ au Al-Nassr FC les Red Devils n’ont même rien gagné du tout avec lui. Hériter du 7 est devenu une sorte de malédiction que même Ronaldo, pourtant encore performant à la Juve, n’avait pu conjurer… Dernier maudit en date : Mason Mount. En juillet 2023, le talentueux milieu-attaquant de 24 ans est arrivé de Chelsea pour 70 millions d’euros, recruté spécialement par Eric Ten Hag qui avait beaucoup misé sur lui pour son animation offensive. Or, après des débuts corrects, c’est la cata : blessures et méformes en ont fait un des flops de la saison de PL : il n’a joué que 20 matchs pour 1 seul but en championnat et n’a été que 5 fois titulaire ! Plus du tout sélectionné depuis 2022 (36 sélections, 5 buts), il n’a même pas été appelé pour l’Euro 2024. Alors qu’il revenait en grâce au début de saison 2024-2025, il s’était encore blessé en août !

Cette saison 2024-2025, il joue peu : 9 matchs en tout (PL + League Cup), 5 fois titulaire seulement et souvent sorti vers la 65ème, avec en prime une énième blessure à la mi-septembre… À bientôt 27 ans et des espérances enfuies, Mason Mount est en fait à l’image du MU de ces derniers temps, un Numéro 7 intermittent, anonyme dans la rotation de Ruben Amorim, toujours assis sur un siège éjectable… En attendant le joueur providentiel qui n’arrive toujours pas, pourquoi ne pas attribuer le 7 à Bruno Fernandes, leader de jeu incontesté ? L’actuel Numéro 8 descendrait numériquement d’un cran mais rehausserait le prestige d’un club qui joue désormais la Ligue des Champions devant la télé…

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